03 - TP1 - Installation et configuration de Kubernetes

Au cours de nos TPs nous allons passer rapidement en revue deux manières de mettre en place Kubernetes :

  • Un cluster de développement avec k3s
  • Un cluster managed loué chez un provider (Scaleway, DigitalOcean, Azure ou Google Cloud)

Nous allons d’abord passer par la première option.

Découverte de Kubernetes

Installer le client CLI kubectl

kubectl est le point d’entré universel pour contrôler tous les type de cluster kubernetes. C’est un client en ligne de commande qui communique en REST avec l’API d’un cluster.

Nous allons explorer kubectl au fur et à mesure des TPs. Cependant à noter que :

  • kubectl peut gérer plusieurs clusters/configurations et switcher entre ces configurations
  • kubectl est nécessaire pour le client graphique Lens que nous utiliserons plus tard.

La méthode d’installation importe peu. Pour installer kubectl sur Ubuntu nous ferons simplement: sudo snap install kubectl --classic.

  • Faites kubectl version pour afficher la version du client kubectl.
Bash completion

Pour permettre à kubectl de compléter le nom des commandes et ressources avec <Tab> il est utile d’installer l’autocomplétion pour Bash :

sudo apt install bash-completion

source <(kubectl completion bash)

echo "source <(kubectl completion bash)" >> ${HOME}/.bashrc

Vous pouvez désormais appuyer sur <Tab> pour compléter vos commandes kubectl, c’est très utile !

Installation de k3s

K3s est une distribution de Kubernetes orientée vers la création de petits clusters de production notamment pour l’informatique embarquée et l’Edge computing. Elle a la caractéristique de rassembler les différents composants d’un cluster kubernetes en un seul “binaire” pouvant s’exécuter en mode master (noeud du control plane) ou agent (noeud de calcul).

Avec K3s, il est possible d’installer un petit cluster d’un seul noeud en une commande ce que nous allons faire ici:

  • Lancez dans un terminal la commande suivante: curl -sfL https://get.k3s.io | INSTALL_K3S_EXEC="--disable=traefik" sh -

La configuration kubectl pour notre nouveau cluster k3s est dans le fichier /etc/rancher/k3s/k3s.yaml et accessible en lecture uniquement par root. Pour se connecter au cluster on peut donc faire (parmis d’autre méthodes pour gérer la kubeconfig):

  • Créer le répertoire ~/.kube
  • Copie de la conf sudo cp /etc/rancher/k3s/k3s.yaml ~/.kube/config
  • Changer les permission sudo chown $USER ~/.kube/config
  • activer cette configuration pour kubectl avec une variable d’environnement: export KUBECONFIG=~/.kube/config ou rechargez votre terminal
  • Tester la configuration avec kubectl get nodes qui devrait renvoyer quelque chose proche de:
NAME                 STATUS   ROLES                  AGE   VERSION
vnc-stagiaire-...   Ready    control-plane,master   10m   v1.21.7+k3s1

Explorons notre cluster k8s

Notre cluster k8s est plein d’objets divers, organisés entre eux de façon dynamique pour décrire des applications, tâches de calcul, services et droits d’accès. La première étape consiste à explorer un peu le cluster :

  • Listez les nodes pour récupérer le nom de l’unique node (kubectl get nodes) puis affichez ses caractéristiques avec kubectl describe node/<nom du node>.

La commande get est générique et peut être utilisée pour récupérer la liste de tous les types de ressources.

De même, la commande describe peut s’appliquer à tout objet k8s. On doit cependant préfixer le nom de l’objet par son type (ex : node/<nom du node> ou nodes <nom du node>) car k8s ne peut pas deviner ce que l’on cherche quand plusieurs ressources ont le même nom.

  • Pour afficher tous les types de ressources à la fois que l’on utilise : kubectl get all
NAME                 TYPE        CLUSTER-IP     EXTERNAL-IP   PORT(S)   AGE
service/kubernetes   ClusterIP   10.96.0.1   <none>        443/TCP   2m34s

Il semble qu’il n’y a qu’une ressource dans notre cluster. Il s’agit du service d’API Kubernetes, pour qu’on puisse communiquer avec le cluster.

En réalité il y en a généralement d’autres cachés dans les autres namespaces. En effet les éléments internes de Kubernetes tournent eux-mêmes sous forme de services et de daemons Kubernetes. Les namespaces sont des groupes qui servent à isoler les ressources de façon logique et en termes de droits (avec le Role-Based Access Control (RBAC) de Kubernetes).

Pour vérifier cela on peut :

  • Afficher les namespaces : kubectl get namespaces

Un cluster Kubernetes a généralement un namespace appelé default dans lequel les commandes sont lancées et les ressources créées si on ne précise rien. Il a également aussi un namespace kube-system dans lequel résident les processus et ressources système de k8s. Pour préciser le namespace on peut rajouter l’argument -n à la plupart des commandes k8s.

  • Pour lister les ressources liées au kubectl get all -n kube-system.

  • Ou encore : kubectl get all --all-namespaces (peut être abrégé en kubectl get all -A) qui permet d’afficher le contenu de tous les namespaces en même temps.

  • Pour avoir des informations sur un namespace : kubectl describe namespace/kube-system

Déployer une application en CLI

Nous allons maintenant déployer une première application conteneurisée. Le déploiement est un peu plus complexe qu’avec Docker, en particulier car il est séparé en plusieurs objets et plus configurable.

  • Pour créer un déploiement en ligne de commande (par opposition au mode déclaratif que nous verrons plus loin), on peut lancer par exemple: kubectl create deployment demonstration --image=monachus/rancher-demo.

Cette commande crée un objet de type deployment. Nous pourvons étudier ce deployment avec la commande kubectl describe deployment/demonstration.

  • Notez la liste des événements sur ce déploiement en bas de la description.

  • De la même façon que dans la partie précédente, listez les pods avec kubectl. Combien y en a-t-il ?

  • Agrandissons ce déploiement avec kubectl scale deployment demonstration --replicas=5

  • kubectl describe deployment/demonstration permet de constater que le service est bien passé à 5 replicas.

    • Observez à nouveau la liste des évènements, le scaling y est enregistré…
    • Listez les pods pour constater

A ce stade impossible d’afficher l’application : le déploiement n’est pas encore accessible de l’extérieur du cluster. Pour régler cela nous devons l’exposer grace à un service :

  • kubectl expose deployment demonstration --type=NodePort --port=8080 --name=demonstration-service

  • Affichons la liste des services pour voir le résultat: kubectl get services

Un service permet de créer un point d’accès unique exposant notre déploiement. Ici nous utilisons le type Nodeport car nous voulons que le service soit accessible de l’extérieur par l’intermédiaire d’un forwarding de port.

Une méthode pour accéder à un service (quel que soit sont type) en mode développement est de forwarder le traffic par l’intermédiaire de kubectl (et des composants kube-proxy installés sur chaque noeuds du cluster).

  • Pour cela on peut par exemple lancer: kubectl port-forward svc/demonstration-service 8080:8080 --address 127.0.0.1
  • Vous pouvez désormais accéder à votre app via via kubectl sur: http://localhost:8080. Quelle différence avec l’exposition précédente via minikube ?

=> Un seul conteneur s’affiche. En effet kubectl port-forward sert à créer une connexion de developpement/debug qui pointe toujours vers le même pod en arrière plan.

Pour exposer cette application en production sur un véritable cluster, nous devrions plutôt avoir recours à un service de type un LoadBalancer. Nous y reviendrons dans le cours sur les objets kubernetes.

Simplifier les lignes de commande k8s

  • Pour gagner du temps on dans les commandes Kubernetes on peut définir un alias: alias kc='kubectl' (à mettre dans votre .bash_profile en faisant echo "alias kc='kubectl'" >> ~/.bash_profile, puis en faisant source ~/.bash_profile).

  • Vous pouvez ensuite remplacer kubectl par kc dans les commandes.

  • Également pour gagner du temps en ligne de commande, la plupart des mots-clés de type Kubernetes peuvent être abrégés :

    • services devient svc
    • deployments devient deploy
    • etc.

La liste complète : https://blog.heptio.com/kubectl-resource-short-names-heptioprotip-c8eff9fb7202

  • Essayez d’afficher les serviceaccounts (users) et les namespaces avec une commande courte.

Une 2e installation : Mettre en place un cluster K8s managé chez le provider de cloud Scaleway

Je vais louer pour vous montrer un cluster kubernetes managé. Vous pouvez également louez le votre si vous préférez en créant un compte chez ce provider de cloud.

La création prend environ 5 minutes.

  • Sur la page décrivant votre cluster, un gros bouton en bas de la page vous incite à télécharger ce même fichier kubeconfig (Download Kubeconfig).

Ce fichier contient la configuration kubectl adaptée pour la connexion à notre cluster.

  • Listez les contextes avec kubectl config get-contexts et affichez les contexte courant avec kubectl config current-context.

  • Changez de contexte avec kubectl config use-context <nom_contexte>.

  • Testons quelle connexion nous utilisons avec avec kubectl get nodes.

  • Observons les derniers évènements arrivés à notre cluster avec kubectl get events --watch.

Au delà de la ligne de commande…

Accéder à la dashboard Kubernetes

Le moyen le plus classique pour avoir une vue d’ensemble des ressources d’un cluster est d’utiliser la Dashboard officielle. Cette Dashboard est généralement installée par défaut lorsqu’on loue un cluster chez un provider.

On peut aussi l’installer dans minikube ou k3s.

Installer Lens

Lens est une interface graphique (un client “lourd”) pour Kubernetes. Elle se connecte en utilisant kubectl et la configuration ~/.kube/config par défaut et nous permettra d’accéder à un dashboard puissant et agréable à utiliser.

Vous pouvez l’installer en lançant ces commandes :

## Ajouter OpenLens
curl -LO https://github.com/MuhammedKalkan/OpenLens/releases/download/v6.5.2-366/OpenLens-6.5.2-366.amd64.deb
sudo dpkg -i OpenLens-6.5.2-366.x86_64.deb
  • Lancez l’application OpenLens
  • Explorons ensemble les ressources dans les différentes rubriques et namespaces